PS n°232 : Invention retrouvée de la photographie
L'invention retrouvée de la photographie, MC : Niépce, photographie, composés photosensibles, photochimie, bitume de Judée, héliographie, négatif, Daguerre, physautotype, daguerréotype. Notes : Cet aricle relate la démarche de l'inventeur de la photographie, ses recherches, et contient un descritptif de ces expériences qui ont étées reproduites par un chimiste afin d'éclairer les traces écrites laissées par l'inventeur, et réaliser l'oeuvre extraordianire qu'il a accompli. Contenu : C'est grace au travail des historiens et des chimistes que l'on a pu réaliser l'oeuvre considérable de cet inventeur prolifique: Nicéphore Niépce(1765-1833). Connu pour avoir inventé (en colaboration avec son frère) le premier moteur à combustion interne (1807), il est aussi l'inventeur méconnut de la photographie.
Jean Louis Marignier,Michel Ellenberg,
Pour la Science n°232, février 1997, p. 36-43.
C'est en 1816 que l'inventeur décide de ce lancer dans la réalisation d'un vieux rêve humain: immortaliser pour toujours un moment de sa vie. Il emet alors l'idée qui guidera toutes ces recherches: "reproduire spontanément, par l'action de la lumière, avec les dégradations de teintes du noir au blanc, les images reçues dans la chambre obscure".
C'est en mai 1816 qu'il obtiendra le premier négatif de l'histoire en étalant du chlorure d'argent sur une feuille de papier (composé qui noircit à la lumière), en exposant à la lumière la feuille puis en la plaçant en chambre noire: il verra alors "se peindre" le paysage mais avec des teintes inversées. De plus l'image n'est pas fixée, le chlorure d'argent continuant de noircir à la lumière. Dès lors les recherches de Niépce s'orienteront vers deux objectifs: obtenir une image positive et la stabiliser.
Après quelques expériences qui échouent, il affine son projet et imagine que l'on peut procéder en deux étapes pour obtenir la photographie: d'abord modifier le composé photosensible par une exposition à la lumière puis faire apparaître l'image. Niépce se lance alors dans un inventaire des composés photosensibles empiriquement, et aussi en lisant un grand nombre d'ouvrage, il a l'idée alors d'utiliser l'asphalte ou bitume de Judée. Après avoir élaboré un protocole expérimental (décrit dans l'article), Niépce parvient à avoir un négatif stable en 1822. Reste alors le problème d'inverser les teintes pour obtenir une image positive. Il poursuit alors trois pistes: tout d'abord il découvre que si l'on expose les negatifs en lumière oblique les teintes s'en trouvent alors inversées, puis il utilise ces négatifs pour faires des gravures (principe cf . article) -- c'est ainsi qu'il invente la photogravure,ce principe est utilisé de nos jours pour fabriquer des circuits imprimés --,et enfin il décide d'inverser l'image par réaction chimique (il noircit les plages métalliques brillantes puis enlève le vernis pour faire apparaître des nuances claires).
En 1829 il s'associe avec Daguerre avec qui il met au point le physautotype, protocole qui a pour avantage de réduire les temps de pose qui jusque là étaient très long (le temps de pose est passé plusieurs jours à moins d'une journée). A la mort de Niépce, Daguerre continura les recherches et aboutira au daguerréotype (image obtenue avec du chlorure d'argent) et retirera seul la gloire de l'invention de la photographie faisant tomber Niépce et ses travaux dans l'oubli.